Michel Hadd

22 DÉCEMBRE 2011

Confiseur, maître-chocolatier, artisan

« On me qualifie souvent de maître-chocolatier, mais en fait, je compare surtout mon travail à celui d’un artisan, amant de son métier et des choses bien faites. Mon terrain de jeu ? L’atelier situé dans l’arrière-boutique. C’est un espace intemporel où chaque instrument, chaque outil, chaque appareil a une âme, est à sa place. C’est un peu fou, même les deux fourneaux au gaz, antiques, semblent avoir une âme. Ici, le temps s’arrête. Depuis 25 ans, je reproduis les mêmes gestes, qui se raffinent je pense, avec les bras, les mains, le cœur. Pour moi, l’art est la constance, la minutie, le détail. C’est un travail de moine, très zen ! J’ai appris de tante Juliette (Farand, sœur aînée de Madeleine avec qui elle a fondé la chocolaterie). Tante Juliette m’a appris mon métier, m’a transmis ses conseils, son amour, sa flamme. J’essaie de rendre honneur à l’œuvre des deux sœurs. Nous avons la chance d’évoluer dans un environnement où les rituels ont toujours leur place. Chaque midi, c’est la pause soupe. L’équipe se réunit autour de la table, je délaisse le chocolat et partage mes bouillons chauds et réconfortants. Pour dessert, toujours un peu de chocolat. »